Il y a ces inspecteurs qui m'étaient déjà familiers : Jean-Baptiste Adamsberg (Fred Vargas) et Kurt Wallander (Henning Mankell), Camille Verhoeven (Pierre Lemaitre) et Steve Carella (McBain) et voici que je fais la connaissance tardive de Martin Beck, l'enquêteur suédois des romans de Sjöwall et Wahlöo (1965).
Martin Beck, c'est un style. Peu sexy mais efficace. Plus tortue que lièvre. Plus Derrick que McCogaunay. Genre opiniâtre et taiseux. Et pour compléter le portrait, empêtré dans le marais d'une vie conjugale à bout de souffle.
Il n'empêche que notre Martin Beck est non seulement attachant (dans tous les sens du terme, car à la manière d'un Colombo, il ne lâche pas son affaire) mais redoutablement efficace.
On le suit ici, dans une enquête au long cours, cherchant à démêler les fils d'une affaire criminelle particulièrement glauque : une jeune touriste américaine retrouvée étranglée dans un canal de la banlieue de Stockholm, à 8000 kilomètres de chez elle. Pas de témoins, aucune trace, rien à se mettre sous la dent pour notre Hercule Poirot du Nord.
Mais il en faut davantage pour le décourager !
Côté écriture, c'est sec, réaliste, proche du quotidien (plusieurs scènes intimistes qui éloignent le lecteur de l'enquête elle-même ) et quelque peu désuet au regard des méthodes d'investigation d'aujourd'hui mais cela se laisse lire. Et c'est même avec plaisir que je retrouverai Martin Beck dans d'autres enquêtes que Sjöwall et Wahlöo lui ont confiées.