Lire Elsa Triolet, c'est se rappeler que les femmes autrices ont décidément été trop vite misent de côté dans le monde littéraire. Selon moi, ce roman mériterait vivement d'être conseillé aux lecteurs désireux de se plonger dans la littérature du XXe siècle, au même niveau qu'un roman de Camus, de Céline et d'Aragon qui, à travers ses vers amoureux, a pourtant oublié de mentionner le talent de sa compagne.
Rose à Crédit n'est pas seulement un portrait de femme, il est le portrait de la France des années 50-60, qui après avoir vécue dans la boue, la violence et l'inacceptable est à la recherche d'un monde moderne lissé, nacré, poli, ou rien ne dépasse... bref, à la recherche d'une perfection qui permettrait d'effacer ce douloureux passé.
Bien qu'il m'ait fallut un certain temps avant d'entrer pleinement dans l'écriture d'Elsa Triolet, je ne regrette pas d'avoir poussé plus loin ma lecture.
J'ai aimé voir l'amour tendre de Martine et Daniel s'épanouir, sentir cette tension qui grandi au fil des pages, où les meubles et le confort viennent progressivement s'insinuer entre eux. J'ai été fasciné et touché par Martine devenue elle-même un objet, une poupée rose et fardée dans une boite étriquée. le suspens se met en place et nous emmène vers l'effondrement : la rose est fanée, ne reste plus que les crédits à rembourser.

Marine_Giovanne
9
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le 21 sept. 2020

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Marine Giovanne

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