(Cette critique est valable pour l’entièreté du roman même s’il est en deux parties dans sa version française)


Brandon Sanderson n’est plus à présenter. Il représente en quelque sorte un idéal pour les fans de fantasy et de science-fiction. Non content d’être prolifique, il a écrit des sagas devenues cultes sans avoir d’adaptations, et possède maintenant sa petite entreprise bien huilée. De toutes ses œuvres, les Archives de Roshar est sa plus importante, de son propre aveu.

Pour ma part, je considère la plupart de ses romans comme très bons, même s’il ne s’est pas hissé parmi mes autrices et auteurs favoris. Il est clair qu’il a mis le plus de cœur dans cette saga, que j’apprécie davantage à chaque nouveau tome.


Rythme de Guerre ne fait pas exception puisqu’il pousse l’ambition de cette série plus loin encore. Les trois premiers tomes se sont bien chargés de développer le « trio » de protagonistes, Kaladin, Shallan et Dalinar (Adolin peut aussi y figurer). Non que leur intéressant développement ne se poursuit pas ici, mais l’histoire met astucieusement en lumière des personnages jusqu’alors secondaires. Ce fut un plaisir de suivre les interactions entre Navani et Raboniel, tout comme de mieux cerner le personnage de Venli, dans l’ombre de sa sœur Eshonai. Même l’intrigante Jasnah troque son rôle d’érudite pour devenir une guerrière. Et que dire sur les apparitions de Taravangian et Moash ?


Brandon Sanderson n’hésite pas à repousser les limites, ce que j’approuve pleinement. Ici son monde prend de nouvelles dimensions en se focalisant sur les Fusionnés, et ne revient vers les humains que pour « débattre » de leur relation avec les sprènes. Le world-building atteint son paroxysme pour mon plus grand bonheur.


Par ailleurs, le récit adopte aussi une tournure plus « SF », en cohérence avec l’établi Cosmère, sans oublier la fantasy qui fait son cœur. La magie adopte ainsi un aspect plus « scientifique », et malgré tout reste spectaculaire. Brandon Sanderson n’a pas choisi la voie « réaliste », et c’est tant mieux, car la fantasy est un genre censé nous immerger, s’affranchir des limites, et explorer ce que la réalité parfois morne ne peut offrir.


Le roman possède hélas quelques longueurs. Peu étonnant, il faut souligner, vu qu’il avoisine les 400 000 mots et a été divisé en deux parties de plus de 1000 pages chacune. Je comprends qu’il s’agit du « joujou » de Brandon Sanderson et qu’il y consacre autant de place qu’il le juge nécessaire. Malgré tout, ce roman est excellent, à la fois épique et émouvant, en même temps simple et audacieux. Si on retient cet écrivain pour une seule œuvre dans les décennies à venir, ce sera indubitablement celle-ci.


Saidor
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le 13 juil. 2023

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