Sa Majesté des Mioches

Sa Majesté des Mouches est avant tout un livre à dimension politique, Golding est passionné par les organisations sociales humaines. Selon lui la civilisation est illusoire et non-naturelle et l'homme par essence mauvais. Il se rapproche selon moi des philosophes anglais comme Hobbes qui voient la mise en société comme une façon qu'a l'homme de se protéger d'autrui. Une vision individualiste et négative de la civilisation mais qui est sûrement la plus répandue aujourd'hui. Pour l'auteur, l'homme est un loup pour l'homme, et il compte bien le montrer. Les enfants, privés des barrières du monde adulte, vont très vite voir leurs rapports dégénérer et la loi du plus fort s'instaurer, bien qu'ils soient des gentleman britanniques, comme le feront remarquer plusieurs personnages.

Dans les critiques lues, l'avis unanime est que Golding faisait bien ressortir la cruauté de l'enfant, cependant, les premières violences ont lieu plusieurs mois après le crash, si l'on se réfère à la longueur de leurs cheveux. Mais, il suffit de voir une cour de recréation pour s'apercevoir que même sous les regards des adultes, les enfants se battent, humilient les plus faibles, torturent des animaux... Je crois que l'auteur a la mémoire courte, la cruauté infantile est bien pire que celle dépeinte dans l'œuvre.

En plus du manque de vraisemblance, je me suis ennuyée, le paysage idyllique des eaux turquoises n'est vraiment pas ma tasse de thé. Je n'ai réussi à m'identifier à aucun personnage que je trouvais caricaturaux. Une déception pour une œuvre qui me paraissait pourtant prometteuse.