Avec Sa préférée, Sarah Jollien-Fardel propose le récit d’une victime qui dès son plus jeune âge à refusé de l’être par orgueil, peut-être, par dépit, sûrement, et avec une extrême vigilance, sans aucun doute.
Un roman comme un hurlement, où Jeanne, la narratrice, n’en finit pas de traîner la maltraitance de l’enfance oscillant entre colères tonitruantes et culpabilités invalidantes, et pourtant, elle était sa préférée !
Ce court roman se lit presque d’une traite, tant Sarah Jollien-Fardel maitrise son style tiré au cordeau sur le fil de nos émotions. De sa mère et de sa sœur, elle sera celle qui fut la plus préservée des coups répétés, des insultes salissantes, des violences extrêmes déchainées pour rien. Tout le monde savait, mais personne n’en a rien dit. Le silence comme barrière infranchissable sur l’horreur !
Quand tout tourne autour du bourreau ! Quand l’air que le reste de la famille inspire est celui qu’il expire ! Quand tout s’arrête avec le bruit d’un moteur ! Quand … Que leur reste-t-il, sinon le dédoublement par le rêve. Du moins, c’est la voie choisi par l’une d’entre elles. L’autre se noiera dans le regard des autres. Et elle, Jeanne, n’en finira pas de se défier pour ne pas sombrer.
Ainsi, Jeanne se veut ailleurs, profitant des rêves que lui inspirent les livres. Les études, puis la transmission de son savoir seront sa fuite. Seulement, celles qui restent payeront trop chers le prix de sa liberté. Et cette connaissance-là sera autant de gouffres qu’il lui faudra franchir pour continuer à cheminer, propre à l’extérieur et ravagée de l’intérieur.
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