Des recherches, mais un plan déroutant.

Trouver de bonnes sources sur les Tziganes est une gageure, a fortiori sur un génocide, c'est-à-dire une destruction de masse visant à ne pas laisser de traces.

Le plan manque de clarté : la première partie s'intitule "IIIe Reich et Europe orientale" ; la deuxième s'intitule "Europe de l'ouest" et s'intéresse à l'Italie de Mussolini et à la France de Vichy.

Il y a un effort pour sourcer, mais les recherches de l'autrice reflètent l'aspect lacunaire des sources : on a l'impression de lire bout à bout des fiches de recherche sur les principaux camps dans différents territoires, avec parfois des informations très précises (tel jour, tant de personnes arrivent à tel endroit) et parfois de très fortes zones d'ombre. Le fait d'avoir choisi un plan géographique empêche de bien se faire une vision chronologique et synthétique de ce sujet si difficile et mal connu. Il y a certes une chronologie succinte en fin d'ouvrage. On aurait aimé davantage de témoignages bien contextualisés, mais la parole est difficile à obtenir sur ces questions.

La carte en début d'ouvrage est inepte, il faudrait tout revoir, notamment éviter la confusion entre camps d'extermination et de concentration. Le lexique en revanche rappelle utilement les distinctions entre Sinti, Rom, Manus, Gitans etc...

De manière générale, l'ouvrage aurait gagné à être relu. Le style manque de fluidité et la langue utilisée trahit quelqu'un d'origine étrangère, avec des tournures exotiques.

Samudaripen est une pierre à l'édifice de notre connaissance du génocide qui a touché les Tziganes. L'effort de documentation est indéniable, mais ne rentre pas tout à fait dans les canons d'un ouvrage académique. Ceux qui cherchent une synthèse accessible resteront sur leur faim.