Découvrir un nouveau Michel Bussi est toujours un plaisir pour moi, même s'il me semble difficile de retrouver un jour l'émerveillement ressenti en lisant son chef d'oeuvre, Les nymphéas noirs, passionnante intrigue habilement construite et magnifiquement écrite.
Sang famille nous présente une île imaginaire, Mornesay, ancienne île de bagnards - un peu dans la lignée de l'île Pitcairn où débarquèrent les révoltés du Bounty au 18ème siècle - sauf que l'on se situe ici non pas en Polynésie mais dans les îles normandes.
Terre aride dominée par la prison locale, ancienne forteresse construite du temps du Cardinal Mazarin, Mornesay est un lieu de fouilles archéologiques et un centre de vacances, puisqu'un club de voile s'y est installé.
C'est là que débarque un jour un jeune orphelin, Colin, élevé par son oncle et sa tante. Le jeune garçon ne tarde pas à y retrouver d'étranges souvenirs enfouis; il y croise son père disparu et découvre tout ce qui le rattache à cette île.
Parallèlement, l'histoire suit l'enquête de Simon Casanova, chargé de la sécurité sur l'île et dont le jeune âge fait sourire les personnes qu'il interroge au sujet de la fuite de deux prisonniers.
L'enquête de Simon et l'histoire de Colin vont se croiser rapidement.
Michel Bussi , comme à son habitude, entrecroise les deux intrigues de façon habile, nous faisant passer de Colin à Simon à chaque mini-chapitre, tout en laissant à chaque fois le lecteur face à une interrogation ou à un suspense : un poignard se lève sur le jeune garçon, une ombre apparait, les jeunes gens se retrouvent enfermés dans le noir.....Certes, les grincheux pourront objecter que le principe est classique et facile, sans doute mais il est diablement efficace.
Tout au plus pourra-t-on remarquer, comme toujours, chez cet auteur, un fléchissement vers le milieu, qui fait dire que, sur les près de 600 pages du roman, on aurait pu en enlever, disons 150.
Le livre peut se résumer ainsi, niveau rythme : un début haletant sur 50-100 pages environ, un développement un peu long de certaines explications (j'ai un peu perdu le fil sur l'histoire du plan trafiqué ) puis un regain d'intérêt jusqu'aux 100 dernières pages haletantes, bien qu'à l'explication un peu alambiquée.
On joint à cela une galerie de personnages intéressants, des gentils aux méchants et Michel Bussi nous livre là un roman policier fort agréable et attachant, plein de suspense.