J'ai connu récemment ma première grosse déception de la part de Michel Bussi avec "J'ai du rêver trop fort". Or je m'étais procuré les deux bouquins simultanément, donc j'ai pu rapidement laisser une nouvelle chance à l'écrivain normand avec "Sang famille" : certes, celui-ci n'atteint pas des sommets, mais me rassure néanmoins sur les qualités que je prête à Bussi, puisqu'il signe là une œuvre ludique et divertissante, dans la lignée de ses romans précédents.
En effet, cette enquête à plusieurs niveaux (recherche d'un trésor, quête identitaire, roman initiatique) sur une île anglo-normande imaginaire s'apparente à un épisode adulte du Club des Cinq (une partie des personnages sont des ados), avec toutes les limites que cela induit : pas mal de clichés, quelques grosses ficelles narratives, des invraisemblances...
Mais aussi un certain nombre de qualités rafraîchissantes : des personnages souvent attachants, du mystère à tous les étages, des rebondissements, une aventure ludique et parfois jubilatoire.
Par conséquent, la lecture de "Sang famille" se révèle réjouissante, dès les premières pages avec ce plan de l'île et de ses principaux lieux emblématiques, un procédé qui fonctionne toujours avec moi, peut-être parce qu'il me rappelle mes nombreuses heures de jeu sur la saga "Monkey Island".
En fait, outre les limites inhérentes à ce type de best-seller grand public, le principal tort de Bussi réside dans un mauvais choix de format : le bouquin se révèle clairement trop long pour ce type de lectures de plage. En réduisant son aventure d'un bon quart, en resserrant l'intrigue et en supprimant certaines longueurs, Bussi nous aurait vraiment offert un divertissement remarquable.
En l'état, l'épaisseur de "Sang famille" pose problème : une livre de plage, ce n'est pas censé être un pavé, il me semble.
Pour autant, cette publication tardive (il s'agit de l'un des tout premiers romans rédigés par Bussi) demeure recommandable pour les amateurs du genre, d'autant que cette fois-ci l'auteur ne foire pas son dénouement comme dans "J'ai du rêver trop fort", avec des explications finales qui se tiennent plutôt bien et une conclusion tout en sobriété.