Dans un monde parfait, j'aurais découvert les aventures de Jack Reacher avec le premier roman publié par Lee Child en 1997, "Du fond de l'abîme". Mais comme chaque fois que je cherche un ouvrage précis de tel auteur, ils y sont tous sauf celui que je cherche. C'est donc après une captivante partie de "Am Stram Gram" avec les livres étalés sur le comptoir que je me suis plongé dans "Sans douceur excessive".
Comme souvent dans l'univers du polar hard boiled, Jack Reacher est un anti-héros solitaire, froid, implacable, calculateur et sans aucune attache. Le genre de gars que j'aurais adoré être, dans cette vie ou dans une autre. Le type capable de rétamer à lui seul toute une cargaison de mercenaires avant même qu'ils aient eu le temps de dire "Tarte aux myrtilles". La classe, quoi. Dans cet épisode, le neuvième si je ne m'abuse, l'ami Jacquot enquête sur un double kidnapping ayant eu lieu en plein New-York, avec ce que cela implique de coups fourrés, de chausses trappes et de retournements de situation qui nous donnent une envie irrépressible de lire le chapitre suivant, le dernier avant le prochain.
Pas de surprises ici, on est bien dans le roman de gare, le genre de bouquin que l'on lit entre deux destinations, quand l'ordi est en rade. Mais il faut reconnaître que Lee Child emballe le tout avec une efficacité redoutable, parvenant à rendre crédible ce qui n'est pas forcément censé l'être, et à nous tenir en haleine jusqu'à un final stressant, compensant ainsi de sérieuses longueurs, "Sans douceur excessive" tirant d'avantage sur l'investigation pure que sur l'action, quasiment inexistante. Rien de marquant là-dedans mais le boulot est fait et j'ai bien envie de découvrir le reste des aventures de Jacques Richard.