Ned appartient au département du voyage dans le temps de son université. Lui et ses collègues sillonnent le passé pour l'étudier. Chaque voyage nécessite une préparation sérieuse, à la fois vestimentaire et culturelle, pour que le scientifique puisse passer pour un contemporain de l'époque qu'il visite. Cependant, gare au paradoxe temporel ! Certains moments et endroits de l'histoire sont des instants si critiques qu'il est impossible de s'y rendre, car la moindre interaction avec les gens et l'environnement pourrait faire basculer complètement l'histoire, par une série d'événements qui s'enchaînent et finissent par faire diverger complètement l'histoire de son cours. Pour les moments non-critiques, pas de problèmes : les spécialistes ont découvert que, bien que l'enchaînement des événements dans le temps soit un système chaotique, il a une tendance naturelle à s'auto-réguler : si un voyageur dans le temps parle à quelqu'un et lui fait rater son train, cette personne prendra le train suivant et les choses rentreront dans l'ordre.

Cependant, une collègue de Ned, dans un moment de panique, fait une bourde qui bouleverse les conceptions des sécialistes : alors qu'on pensait qu'il était impossible de ramener un objet du passé dans le présent, elle ramène non seulement un objet, mais en plus il s'agit d'un objet vivant : un chat, et il semble que sa disparition du passé soit en train de complètement changer la vie de sa propriétaire. Ned est donc envoyé sur les temps (l'Angleterre Victorienne) pour ramener l'objet du délit et tenter de faire rentrer les choses dans l'ordre.
Une mission pas forcément très compliquée a priori, mais malheureusement Ned souffre de mal du temps (je l'ai lu en VO, désolée pour la traduction approximative), une pathologie qui apparait quand on effectue trop de voyages dans le temps en une courte période, et qui perturbe fortement la capacité à raisonner juste du pauvre sujet.

Ce roman fait ouvertement hommage à Trois hommes dans un bateau, et ce mal du temps en est l'ingrédient principal : comme dans ce premier livre, le personnage principal, qui nous raconte ses aventures, est complètement à côté de la plaque et interprête de travers tout ce qui lui arrive, et seul le lecteur a une bonne vision de ce qui est en train de se passer. L'autre ingrédient de cet hommage est bien sûr la situation dans l'Angleterre victorienne, agrémentée comme il se doit de promenades en bateau sur la Tamise.

Un livre fin et spirituel, qui souffre cependant peut-être de quelques longueurs : après une partie introductive qui m'a enthousiasmée j'ai été légèrement déçue par le corps du roman. Cela reste cependant un livre dépaysant et divertissant, indispensable si comme moi vous aimez les histoires de voyage dans le temps, agréable sinon.
chlorine
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le 11 mai 2013

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