Puissant et tendre.
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le 2 janv. 2015
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Satan était un ange de Karine Giebel, présentation
Une femme se fait assassiner. Elle voit dans les yeux de celui qui va lui porter le coup fatal de la douleur. Et lui voit dans les yeux de cette femme, ceux de sa mère. Mais il doit tuer.
Il fuit, il fuit la mort. Un tic-tac lancinant rebondit dans sa tête.
Il va vers le sud, il roule sans pratiquement s’arrêter, sans savoir où il va.
Avis Satan était un ange de Karine Giebel
Il est parti de Lille en voiture. Il fuit, il avale les kilomètres, voulant rester seul. Quelques pages avalées et le lecteur sait ce qui arrive à ce brillant avocat d’affaire. Première surprise pour moi. J’aurais pu m’en douter en lisant la quatrième de couverture. Mais ça, je ne le fais pratiquement jamais. J’aime me laisser surprendre par l’auteur que je lis. Et cela a été le cas. Je savais qu’il fuyait la mort, mais quelle mort. Habitué9782266258654e à Karine Giebel, je ne m’attendais pas à ça. Vers Lyon, François prend un jeune autostoppeur, Paul. L’un et l’autre ne vont pas faire que conduire. Ils vont devoir s’arrêter. Paul pense, bien souvent, à déplumer François mais il ne s’y résout pas.
Ces quelques jours passés ensemble vont développer des liens entre ce jeune homme et cet homme de près de 50 ans. Des liens amicaux, certes, mais des liens filiaux. Car François va découvrir petit à petit qui est Paul, surtout que sur leur chemin, ils devront faire face à la mort. De plus, Paul est armé. Pourquoi ? Que cache-t-il ? François se mettra souvent en colère contre Paul car il ne comprend pas. Même quand celui-ci lui avouera toute la vérité. Mais cette rencontre permettra à François de faire le point sur toute sa vie passée. Une vie professionnelle superbement réussie. Qu’en est-il de sa vie privée ? L’a-t-il réussie ? L’a-t-il ratée ? Il regrette profondément de ne pas avoir été là pour les derniers instants de son père. Et, en définitive, avec ce jeune homme qu’il ne connait pas, il n’a pas envie de mourir seul. Pourtant, il va arriver à le quitter et ce plusieurs fois. Mais l’attraction est forte. Malgré le peu qu’il a appris, il n’arrive pas à le laisser. Il veut ne pas mourir seul mais aussi le protéger.
Superbe relation entre ces deux hommes, extrêmement détaillée par Karine Giebel. Le lecteur comprend les sentiments de l’un et de l’autre. François a envie de protéger Paul, comme un fils. Paul a envie, besoin d’avoir une figure paternelle vers qui se tourner, une figure qu’il respectera. Ce sera nouveau pour lui, lui qui a souvent été déçu, lui qui a dû subir des violences autant physiques que morales. Paul n’a connu que la violence. François lui montrera, avec des mots durs et cruels que la violence ne résout pas tout, surtout envers les femmes. Paul doit respecter et changer son comportement. Paul n’est pas un simple malfrat, c’est un tueur, à la solde d’une famille mafieuse. Mais on ne quitte pas une famille comme ça. On la sert encore et toujours ou on meurt. Ce sera une course-poursuite pour se sauver, pour sauver les personnes qui sont chères. Ce sera une course-poursuite contre la mort. La mort qui attend François à brève échéance. Mais quand ? La mort qui attend aussi Paul. François a un véritable compte à rebours dans sa tête.
Ce roman est également une façon de se questionner sur ce qu’est la vie, ce que l’on attend, ce que l’on a réussi ou pas. Est-ce que l’on se concentre sur l’essentiel, c’est-à-dire soi ou les autres ? On se trouve happé par des désirs, une volonté, bien souvent, de réussir, au détriment de ce que l’on est réellement. Et on peut passer à côté de beaucoup de choses. Faut-il attendre d’être en sursis pour faire ce que l’on a envie ?
Outre les magouilles mafieuses, Karine Giebel s’attarde, un peu, mais rend surtout hommage aux journalistes, morts assassinés, qui voulaient dénoncer les trafics des déchets. Cela me rappelle, il y a peu, un reportage, sur la mafia sicilienne, il me semble et ces trafics odieux.
Comme toujours, un très bon Karine Giebel qui me surprend avec son dénouement car d’habitude les personnages principaux meurent.
Créée
le 19 sept. 2020
Critique lue 198 fois
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