Il n’y avait qu’un cochon d’inde (et non un hamster !) sur la couverture du premier tome, il y en a cinq sur celle du second. En une seule portée la famille de Mme Gustavia s’est agrandie, comme celle de Sauveur d’ailleurs. Car le psychologue, en plus de son fils Lazare, a désormais une femme dans sa vie, la jolie Louise, elle-même maman de deux enfants. Sans compter que Gabin, le lycéen dont la mère est internée, s’est installé dans son grenier. Et qu’un certain Jovo va trouver refuge pour quelques temps dans sa cave.
Beaucoup de monde dans la vie privée de Sauveur donc, presque autant que de patients défilant dans son cabinet. Parmi eux on retrouve Ella, Blandine, Samuel, Charlie et Élodie ainsi que madame Dumayet. Quelques nouvelles têtes aussi, Raja la petite irakienne ayant fui les horreurs de la guerre, Pénélope Mottin la mythomane ou encore madame Germain et ses tocs. Des cas aussi différents que complexes qu’il traite avec une bienveillance et un professionnalisme jamais mis en défaut.
Marie-Aude Murail a trouvé la formule magique avec cette série. De l’empathie, des personnages attachants, une mise en scène imparable, des dialogues au cordeau, du rire et des larmes, elle mène sa barque en chef d’orchestre maîtrisant sa partition sur le bout des doigts. Rien n’est forcé, rien ne sonne faux, ni les situations difficiles des patients de Sauveur, ni les échanges savoureux qui rythment chaque page. L’équilibre est parfaitement trouvé, tout le monde en bave mais au final l’espoir demeure, la reconstruction est possible malgré les obstacles, Sauveur et sa vie de famille pour le moins alambiquée en sont d’ailleurs l’exemple le plus frappant.
Un roman jeunesse à déguster comme un bonbon fondant sous la langue, comme une potion dont on se délecte, une potion toujours plus douce qu’amère. Le seul hic, c’est qu’il reste en bouche un goût de trop peu. Une troisième saison est heureusement prévue pour l’automne prochain. Mais l’attente va être bien longue !