Pitié, sauvons ce bijou de l'oubli général dans lequel il se meurt.
Si ma maison cramait et que je devais ne sauver qu'un roman jeunesse, ce serait Scarrels. Au diable Harry Potter, de toute façon il est réédité environ tous les trois ans. Ensuite, j'irais engueuler ma mère pour lui dire d'arrêter d'aller téléphoner avec des trucs sur le feu, mais passons.
Ce truc est un OVNI. Conseillé au détour d'une conversation par quelqu'un aux goûts littéraires indiscutables, je me suis lancé dedans. Et j'ai pas compris. Pendant 400 pages, ce roman perd son lecteur. On ne sait pas où l'on est, où l'on va, on doute même de l'identité des personnages. On avance très lentement, à tâtons, toujours sans savoir vers quoi l'on va arriver, toujours dans ces 400 pages très obscures.
Je me suis, pendant la lecture, posé la question de l'intérêt de ce bouquin. 400 pages absolument mystérieuses, dans lesquelles il se passe très peu de choses, le tout dans un style bien plus lourd que celui d'un roman jeunesse classique. Mais j'étais bien décidé à aller au bout du livre, persuadé de la bonne foi de la bonne âme qui me l'a conseillé (Ou bien décidé à l'engueuler pour m'avoir conseillé un livre qui ne sert à rien, je sais plus)
Et là, j'ai compris. Je suis arrivé aux cinquante dernières pages, et au final le plus monstrueux qu'il m'ait été donné de lire. Marcus Malte nous torture pendant 400 pages à ne pas savoir où l'on va, et nous le révèle non sans nous coller un bon gros direct à l'estomac.
Je suis pas du genre impressionnable, et je l'étais encore moins à l'époque où j'ai lu Scarrels, et pourtant, il s'est écoulé vingt bonnes minutes entre le moment où j'ai posé le livre après l'avoir fini, et celui où j'ai pu commencer à faire autre chose. J'ai été scotché.
Une bombe.