J'avais été un peu déçu par les deux précédents ouvrages de Geoffroy qui me semblent peu stimulant intellectuellement et en plus, très maladroit voire un peu bête comme je l'écrivais dans les critiques.
Ici je retrouve le côté très stimulant et pertinent. C'est un plaisir de découvrir ce genre de pensées que je n'avais pas lu ailleurs. C'est très agréable de lire un livre ramassé (90 pages) mais riches et intenses plutôt que de lire un livre de 200 pages voire bien plus mais dont les 3/4 sont anecdotiques. Merci pour ce bel ouvrage !
Nous devons nous méfier de la littérature et des perceptions spontanées dont elle se fait souvent le relais.
Je trouve que le passage ci-dessous est inspirant et pourrait être très utile à avoir en tête en lisant beaucoup de livres. Et même en dehors de la lecture. Analyser ce que les discours voilent en prétendant dévoiler.
Des études montrent que pour des délits mineurs (bagarres, etc.), la police ne réagit pas pareil. Plus souvent rappel à l'ordre pour les blancs, plus souvent détention pour les noirs. Pour les mêmes délits liés au trafic de drogue, les noirs sont beaucoup plus visés.
La situation de Joseph K, qui se retrouve face à un pouvoir incompréhensible, n'existe pas. En revanche, ce qui existe, ce sont des classes socio-raciales qui sont plus ou moins exposées à l'appareil répressif d'État ou au ciblage policier et dont l'exposition à la pénalité constitue l'un des instruments par lesquels l'ordre social peut produire et reproduire des formes de domination.