Difficile de noter ce livre, qui est le journal intime tenu par Annie Ernaux durant sa relation clandestine entretenue avec un diplomate soviétique à la fin des années 80. Moi qui, à chaque fois, ai lu ses livres d'une traite, ma lecture de Se perdre s'est étendue sur trois jours. Bien que j'aie pu reconnaître, parfois, des sentiments ou des attitudes familières, le récit ne m'a pas parlé, et ne m'a pas plu, comme d'habitude les livres d'Ernaux. Mais sa lecture était intéressante parce que j'avais lu il y a peu Passion simple, le livre écrit sur cette passion vécue avec son amant. Dans Se perdre, il n'y a rien : que l'attente, l'incertitude et la souffrance. C'est un livre sur l'aliénation. A lire Se perdre, on aurait plutôt envie de renoncer pour toujours aux relations amoureuses. Pourtant, Passion Simple est véritablement un livre sur la passion, et malgré plus d'une année passée à souffrir, Annie Ernaux le signe en disant que finalement, le luxe, ce n'est pas l'opulence, ni "une vie d'intellectuel", mais "de vivre une passion pour un homme ou une femme" (de mémoire). A noter, pour un homme ou une femme, non avec. Je m'étais interrogée sur ce choix en refermant Passion Simple, Se perdre me donne l'explication.