"J'ai toujours trop mis d'imagination, de déperdition de moi plutôt, sur un homme."
Je crois que seules les femmes comprendront pleinement ce texte.
Il ne faudrait pas même, peut-être, que les hommes en prennent connaissance, tant ces pages révèlent bien trop, sous une lumière trop crue, l'état de folie et dépossession dans lequel ils sont capables de nous plonger.
"Se perdre" est "ce roman de la vie qu'est une passion", soit le journal intime quotidien, journal de bord de l'amour qui lia Annie Ernaux, alors femme de lettres divorcée de 49 ans, à un diplomate russe marié de 35 ans, entre 1989 et 1990.
De simple liaison d'opportunité passagère à Leningrad, la relation se mue en dévorante passion qui va littéralement consumer l'écrivain et lui fournir la matière littéraire qui lui manquait. Elle sait par avance que son beau "S." aux yeux verts devra rentrer en URSS quelques mois plus tard ; la relation est déjà marquée, dès sa naissance, par une borne temporelle, que la femme voit se rapprocher avec horreur à mesure que le temps passe.
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