Ashes to ashes
Voilà un film qui divise, auquel vous avez mis entre 1 et 10. On ne peut pas faire plus extrême ! Rien de plus normal, il constitue une proposition de cinéma très singulière à laquelle on peut...
le 5 déc. 2015
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Voilà un film qui divise, auquel vous avez mis entre 1 et 10.
On ne peut pas faire plus extrême !
Rien de plus normal, il constitue une proposition de cinéma très singulière à laquelle on peut complètement adhérer (comme c'est le cas pour moi) ou qu'on peut rejeter.
Il est vrai que j'ai eu un peu de mal à entrer dans le trip de Noé, sa caméra subjective qui bouge sans cesse, ses couleurs fluorescentes, cette nuit tokyoïte pleine de vices, la descente aux enfers de ses personnages, la douleur de certaines scènes ... Il faut s'accrocher.
Je n'avais vu de lui jusque là qu'Irréversible et j'ai bien perçu un dénominateur commun entre ces deux films : le rouge omniprésent, la musique vertigineuse, l'histoire qui commence par la fin et fait marche arrière, la thématique de la mort et du danger, une certaine idée de l'enfer...Je lui trouve donc une cohérence intéressante dans son approche artistique. Enter The Void possède pour moi une originalité et une créativité supplémentaires dans sa mise en scène : quelqu'un pourrait-il m'expliquer ici comment Noé fait pour filmer du dessus comme ça tout le temps, passant d'une pièce à une autre ? On dirait presque qu'il filme des souris de laboratoire en plein exercice. C'est à la fois dérangeant et surprenant, et vraiment inventif, selon moi.
Et puis ces couleurs partout qui masquent mal les ténèbres existentielles où nous nous débattons. Cette réflexion désespérée autour de la vie et de la mort, depuis la salle de naissance, le bébé qui cherche le sein de sa mère jusqu'à l'urne funéraire : j'ai trouvé ça d'une très grande puissance.
On peut ne pas apprécier ce réalisateur mais force est d'admettre que son cinéma est à nul autre pareil, qu'il fait à chaque fois un boulot de montage absolument dingue (ne t'en déplaise Evy!) et que sa proposition ne laisse jamais indifférent !
Je pense aussi à une scène de conception très réaliste, une trouvaille visuelle hallucinante d'une audace folle. Quand on réalise la récurrence des scènes de sexe, surtout dans la dernière partie, on se dit que Noé a sans doute eu envie de passer à la vitesse supérieure avec "Love", son film suivant.
Pour moi, un très grand film par sa créativité, son inventivité et le vertige métaphysique qu'il tente de dépeindre : un tourbillon pop-punk ultra contemporain.
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Créée
le 5 déc. 2015
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