Il y a quelques temps, j’avais été fort enthousiasmé par Les machines de Dieu, de Jack McDevitt. L’idée centrale du roman, de l’archéologie dans l’espace (!), m’avait tellement fait rêver qu’il était temps que je me repenche un jour sur cet auteur. Voilà pourquoi quand Seeker s’est soudainement présenté à moi au détour d’un rayon de bibliothèque, je n’ai pas beaucoup hésité.
Le livre nous envoie plusieurs milliers d’années après notre ère, à une époque où l’humanité a essaimé un peu partout dans la Galaxie. Depuis le temps, maintes cultures et civilisations ont donc eu le temps de naître, de prospérer puis de péricliter. C’est là qu’interviennent Chase Kolpath (la narratrice du livre) et Alex Bénédict, les antiquaires de l’espâââce. En bons explorateurs, ils repèrent les sites susceptibles de recéler des artefacts de civilisations disparues pour ensuite les revendre au plus offrant (au grand dam d’archéologues scandalisés par ces méthodes). Lorsqu’on leur amène une coupe censée provenir d’un vaisseau disparu depuis des milliers d’années, le fameux Seeker, leur curiosité est donc titillée. En effet, l’engin est supposé avoir embarqué une des premières vagues de colons partis de la Terre, sauf que personne n’a jamais su ce qu’il en était advenu. D’emblée, deux remarques. Un : après les archéologues, les antiquaires, on sent donc comme une constante. Deux : ça me fait toujours autant rêver.
L’intrigue du roman se déroule sur deux plans. D’une part, nous suivons les pérégrinations de Chase et Alex sur la piste du Seeker et de la légendaire colonie Margolia. D’autre part, il s’agit de découvrir qui semble avoir intérêt à leur mettre des bâtons dans les roues. Les événements s’enchaînent sur un rythme efficace et le tout se suit donc très facilement. De plus, certains passages confrontent nos héros à une espèce extraterrestre télépathe, les Muets, avec qui l’humanité vit en voisinage plus ou moins cordial. Le malaise ressenti par les personnages est bien retranscrit et donne peut-être au roman ses meilleures lignes. Dans le même ordre d’idée, les activités de Chase et Alex, accusés de piller des vestiges historiques, leur donne presque une qualité d’antihéros. D’ailleurs, l’auteur aurait peut-être gagné à exploiter davantage ces deux idées.
Une fois le livre terminé, on peut être surpris d’apprendre que Seeker est le troisième d’une série de sept livres, sans que cela ne nuise en rien à sa lecture. Il est en fait le seul à avoir été traduit en français (par Michèle Zachayus), probablement en raison de son prix Nebula obtenu en 2006. Mérite-t-il ce prix, d’ailleurs ? Il a bien sûr des défauts, dont le principal est peut-être un certain manque de profondeur. Toutefois, il compense par sa capacité à happer le lecteur en manque de space opera et à lui faire passer un bien bon moment. Une fois le livre refermé, rien ne garantit qu’il reste longtemps dans les mémoires, mais pourquoi se priver de ce plaisir ?
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