Histoire d'une fratrie dans une famille juive. Serge est est le frère du narrateur, et il y a une soeur aussi, tous autour de la cinquantaine, les générations d'avant -leur mère, le Tonton Maurice, ses femmes et maîtresses, leurs amis-, et d'après: leurs enfants. Ecrite comme au théâtre:
Acte 1: mort de la mère, souvenirs d'enfance fondateurs des rapports présents, origines, héritage.
Acte 2: voyage mémoriel à Auschwitz, à l'initiative de la fille de Serge, génération +3 après les aïeuls exterminés. Elle le vit pleinement, alors que la génération +2 se déchire pour contourner le malaise d'être "là".
Acte 3: Retour au présent, histoires de couple, errances, ratages, regrets.
Epilogue: le sceptre de la mort, encore. Cette fois, il resoude la fratrie.
Texte rythmé par beaucoup de dialogues, peinture sociétale impitoyable (les selfies à Auschwitz, on voudrait ne pas y croire...), pas de concession au littérairement correct.
La phrase qui résonne: "un savoir qui n'est pas intimement lié à soi est vain, il n'y a rien à attendre de la mémoire."