J'attendais impatiemment de recevoir ce livre à noël. Ayant fini la première loi le mois dernier, j'ai envie de lire tous les bouquins d'Abercrombie mais au final, j'ai été un peu déçu...
Je lis rarement un livre sans avoir un oeil critique (mais il y a des livres auxquels je pardonne tout comme la série des salauds gentilshommes :)), tout simplement parce que je suis très difficile en matière de fantasy. En clair, je n'apprécie que la Dark fantasy, parce que je préfère suivre un héros cassé (Glotka <3), ou violent (Benvenutto), qu'un héros propre sur lui, qui n'a toujours fait que le bien et qui n'a rien à se reprocher.
Ici, l'héroïne c'est Monza. Monza est une femme comme je les aime, sans pitié, forte, avec du caractère. Malheureusement Monza n'est pas très amusante. Enfin, elle l'était, mais avec son frère, Benna. Et c'est sur ce point que j'ai eu le plus de difficulté. Le tout premier chapitre du bouquin est un échange de dialogue S-A-V-O-U-R-E-U-X entre le frère et la soeur, un dialogue qui donne le ton du roman et j'étais heureux de retrouver le style d'Abercrombie. Sauf que non. Parce que, n'ayant pas lu le résumé avant, j'ai été pris par surprise quand Benna est mort (c'est dans le résumé, les enfants, no spoil). Et le problème, c'est que Benna, hé bien, c'était déjà mon personnage préféré. Donc j'ai lu tout un bouquin en ayant pour personnage préféré le mec mort dans le premier chapitre et ça, c'est vraiment super dur. Pourtant, je suis adepte de la mort des personnages, ça rend le récit vivant, mais là... Aucun personnage ne lui arrivait à la cheville, à mon sens et donc je grappillais les infos sur lui dans différents chapitres et à chaque fois, je me disais que je l'appréciais de plus en plus (menteur avec un beau sourire. Un manipulateur sans pitié. Un mec qui ne sait pas tenir une épée. Un héros que j'aurais adoré connaître #JesuisBenna :'()
Tout ça pour dire que j'ai trouvé les personnages difficilement appréciables dans ce roman. J'ai lu la Première loi quelques semaines avant, donc tout était encore chaud dans mon esprit et là, c'était aussi un problème. Monza est cassée, à l'image de Glotka (mais pas trop puisqu'elle est encore super belle). Frissons (et pas Shivers ...) veut devenir un homme bon à l'image de Logen. Morveer est un empoisonneur totalement imbu de lui-même, à l'image de Bayaz. Il a une apprentie, Day, comme Bayaz avait un apprenti. Cosca... Eh bien c'est toujours Cosca. Plus Vittari. Et au final, on se retrouve avec une brochette de personnage identique à la première saga. Sauf qu'ils sont bien moins sympas. Et tout au long du roman, on va recroiser les personnages de la première loi parce que, je suppose, le monde est petit. Beaucoup de gens ont lu ce roman bien après la première loi, donc ils ne s'en souvenaient plus. Mais quand on sait que Mauthis, c'est aussi le banquier de Glotka, ça fait un peu gros de le voir là. Ça n'aurait rien changé qu'il utilise un autre banquier...
Bien sûr, les personnages ne sont pas tous détestables. Le problème, c'est que comme l'on ne s'attache pas énormément à eux, eh bien, lorsqu'ils meurents/trahissent ou autre.... On s'en fiche (cela étant, j'avais déjà ce souci dans la première loi puisque je n'appréciais que Glotka et ses inquisiteurs et Logen ...).
Le second gros point faible du bouquin, c'est cette foutue traduction. Bon sang. Alors là pour le coup, quand on se souvient bien de la trilogie, c'est une descente aux enfers. Un gros coup de pied dans les couilles. Déjà rien que les Noms, c'était raté (Neuf-Sanglant ? Shivers ?). Mais c'est sans parler des phrases lourdes, des répétitions... Au début, ça a franchement été difficile de me plonger dans le livre à cause de ça. Phrases interminables, mal tournées, voire qu'il faut relire, franchement, pour un bouquin à 30 euros, c'est juste pas possible.
Mais, globalement, à part ça, c'est un excellent roman. Pour les personnages, ce n'est que mon ressenti, et ça ne m'a pas empêché d'apprécier ma lecture (non, c'est cette traduction qui l'a empêché :'(). J'adore les histoires de vengeance, celle-ci est géniale. Vittari et Cosca sont plein d'humour noir. Les twists sont très bien pensés.
Même si, comme j'adorais Benna, j'avais cerné son caractère bien avant la fin donc je me doutais de ce qu'il avait fait dans le dos de Monza.
Ça fait donc un superbe roman mais une suite en-dessous de ce que j'aurais apprécié.
Glotka me manque toujours.