Stéréotypes japonais, héros alpha vu et revu, samouraï, sexe, espionnage...
Ce livre divise, ce livre est critiqué, mais Shibumi ne semble pas être compris par ses lecteurs.
Shibumi a l'apparence d'un livre de divertissement mais il est tout sauf divertissant.
Un tueur à gage millionaire qui ne se définit pas comme un homme d'affaire.
Un homme qui connaît la quiétude de l'âme, ascétique, stoïque qui pourtant ne peut s'empêcher d'assouvir ses désirs sexuels et réaliser ses vengeances personnelles.
Un homme qui s'est installé en occident car le Japon a été corrompu par les valeurs occidentales.
Un homme qui est ce qu'il déteste profondément.
Un sage qui n'est pas sage.
C'est ça Shibumi. La critique du surhomme contemporain nietzschéen qui est tout excepté un surhomme. La question étant, à quel moment s'est-il perdu dans son ascèse ?
En somme, nous sommes bien loin de ce Musashi Miyamoto ou autres grands samouraïs des temps passés.
Alors ne nous trompons pas dans ce livre qui fustige l'ascension d'un grand homme non mercantiliste dans le pauvre siècle que nous vivons.
"Le moment est venu que l'homme se fixe son but. Le moment est venu pour l'homme de planter le germe de son espoir le plus haut. Son sol est encore assez riche pour cela. Mais ce sol, un jour, sera pauvre et amendé, et il ne pourra plus y pousser de grand arbre." Nietzsche - Ainsi parlait Zarathoustra.
Nicolas Heil est le grand arbre du XXème siècle qui n'a jamais poussé.