Une fois n'est pas coutume, je découvre un livre avant de voir son adaptation qui a été faite par le cinéma. Si l'oeuvre de Scorsese n'a pas connu un succès critique énorme - sans pour autant être rejeté - j'étais néanmoins curieux de découvrir l'oeuvre de Endô, dont le sujet sur la foi avait sur papier beaucoup pour m'intéresser.
Au final, j'en ressors un peu déçu. L'ouvrage possède néanmoins énormément de qualités, nous faisant découvrir un pan de l'histoire japonaise que l'on connait nettement moins. C'est aussi une oeuvre qui s'interroge sur le principe de la foi, du renoncement et surtout l'abnégation que peuvent avoir les gens d'Eglise face à des questionnements qui restent par moment sans réponses logiques. On voit Endô s'interroger sur le principe même d'un Dieu silencieux quand tant de souffrances sont commises envers les Chrétiens. Il a néanmoins le mérite également de s'interroger sur la justesse des missions des hommes d'Eglise dans un pays qui vivait très bien sans le Christianisme jusque-là.
Sauf que j'ai eu un peu de mal sur la manière dont le livre est présenté entre les lettres du père, une partie plus neutre dans le ton, les correspondances d'un Hollandais et celles d'un gardien de prison. Les parties possèdent des intérêts totalement différents. J'ai trouvé la fin très passable sur le restant de la vie du prêtre. Les correspondances de ce dernier sont par contre très intéressantes, fluides également dans le style, passant un peu plus vite.
Les correspondances du Hollandais ne sont pas désagréables mais pas franchement utiles, hormis situer à nouveau le contexte du Japon face au Christianisme. C'est dans le ton neutre que Endô se perd un peu, insistant avec lourdeur sur certains aspects des choses, se montrant répétitif. J'ai franchement eu l'impression que le livre, pourtant pas bien épais, aurait pu être raboté de quelques pages.