Identique mais différent. Ce second tome de la trilogie se déguste comme un « milieu d’histoire ». Il y a certes quelques rappels sur les événements précédents (notamment au début), mais le déroulement s’effectue comme attendu : on reprend le récit là où elle s’est arrêtée et on l’arrête avant sa fin, bien qu’un climax conclût évidemment le livre.
Une suite représente toujours une opportunité d’explorer davantage l’univers. Ici l’idée se matérialise au travers du point de vue de Sœur Vitrage, dont les liens avec la politique permettent de nous familiariser davantage avec Sherzal, sœur de l’empereur, ainsi que l’exécrable famille Tacsis. Ses chapitres se succèdent à merveille avec ceux de Nona et apportent une dimension supplémentaire à l’œuvre.
Nona, justement, a grandi, a d’autres ennemis, et est bien décidée à en découdre. Son parcours est très intéressant à suivre, surtout car une fois encore l’auteur a reçu dressé un portrait très efficace, dans un équilibre judicieux entre ses capacités et ses faiblesses. Il ne lui épargne pas les souffrances et a eu l’idée, certes plus originale mais entraînante, de lui ajouter un « esprit parleur interne » sous la personne de Keot. Le bougre aide beaucoup à illustrer les tourments tiraillant notre protagoniste et à progresser, ce même si elle ne souhaite pas l’admettre.
Si l’histoire suit un déroulé moins linéaire, ses rebondissements s’avèrent parfois attendus. Rien qui n’a gâché ma lecture bien sûr, juste que le récit tente de surprendre mais tombe parfois sur des « surprises » d’un type déjà exploré ailleurs. Il faut dire que si Mark Lawrence assume sa fantasy sombre, et qu’il la maîtrise bien, c’est davantage pour l’efficacité que l’originalité qu’elle me plaît.
Les dernières dizaines de pages atteignent une intensité attendue, prompte à maintenir lectrices et lecteurs impatients d’en découvrir la conclusion. Et, cela tombe bien, puisque je vais enchaîner !