Non
Amélie Nothomb est titulaire d'une charge dans le paysage littéraire français et à cette charge est attachée une prébende annuelle non négligeable. Dommage que cette prébende ne tombe cette année...
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le 21 mars 2020
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Amélie Nothomb, avec Soif, a l’audace de prendre Jésus comme narrateur de sa propre vie. Son approche, consistant à s’appuyer sur les évangiles existants, récits omniscients, pour en faire ressortir une autre matière à commenter. Selon l’écrivain, l’état de soif spirituelle et physique serait un angle de réflexion pour cerner les dernières heures de Jésus. Un point de vue où l’aura du Christ fait place au portrait d’un homme plus proche du commun des mortels.C’est un très bon point car Jésus n’est plus seulement le fils de Dieu mais un homme ressentant, réfléchissant, statuant entre ses miracles et ses déchéances.L’état de soif à ce mérite de reconnecter Jésus à un cadre existentiel potentiellement authentique. Et sa manière de contester ce qu’on a dit ou penser de lui remet en perspective et questionne les évangiles.C’est rafraîchissant tout en soulevant la question embarrassante: au nom d’un récit revisité , un auteur a-t-il le droit de s’approprier les pensées d’une figure incontournable de la foi ? Une position délicate qui a dû chiffonner le jury du Goncourt autant que le lecteur anonyme car Jésus n’est pas une personnalité publique comme les autres. Entre questionnements fondés et audaces narratives, Amélie Nothomb arrive quand même à ne pas faire de Soif un livre mal dosé ou trop révolutionnaire.Qu’elle s’escrime dans cet équilibre instable force le respect et confirme son sens déontologique à toute épreuve. Son épilogue sur Jésus dont sa vie lui renvoie un miroir de solitude aurait mérité quelques paragraphes de plus car cet état de fait est aussi une focale essentielle de sa destinée.
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Créée
le 17 mars 2020
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