Sommeil est donc un récit envoutant, aussi bref qu'intense, s'inscrivant dans la longue tradition murakamienne. Tous les éléments propres à l'auteur s'y mêlent avec efficacité (présence de la nuit, de la musique, de la littérature, réalisme magique, etc.) dans une construction propre à la nouvelle. Ce sont ces éléments qui nous rapprochent de l'auteur, de sa vision du monde et de l'art. Mais ces thèmes récurrents ne sont-ils pas l'expression de sa propre vie, au-delà de ses pensées ? En effet, Murakami introduit subtilement des éléments biographiques afin d'étayer ses récits : rapport au jazz car il a possédait un bar jazzy, fascination pour les chats depuis son enfance, place de la disparition/changement avec le tremblement de terre de Kobe... On découvre alors une nouvelle facette de l'auteur, plongé à corps perdu dans son œuvre, à mi-chemin entre réalité et magie.