En voilà un livre qui ne m'a pas laissé indifférente. Son titre, ce point d'interrogation entremêlé à l'exclamation, une maison d'édition que je ne connaissais pas... ça faisait un moment que je l'avais reçu en cadeau. Un roman macédonien, préfacé par Kundera qui plus est !
Grosse déception, mais j'en retire quelques points d'intérêt. Sorcière (?!) mélange les styles, les époques, les tons et les procédés narratifs, et devient de plus en plus labyrinthique et abscons, tant et si bien que j'ai sauté pas mal de pages à partir de la moitié... J'ai appliqué scrupuleusement les droits du lecteur de Pennac, et ça m'a permis de ne pas l'abandonner.
Sorcière raconte l'histoire de Padre Benjamin, qui tombe amoureux d'une jeune femme pourchassée comme sorcière. Elle lui enseignera un Dieu qu'il n'a jamais étudié dans les livres. Mais c'est aussi un brouillon de roman, où l'auteur nous apostrophe sans cesse, pour nous engueuler ou nous faire tergiverser sur l'art du roman (ah je comprends mieux ce qui a plu à Milan tiens). Mais c'est encore aussi des mails envoyés à un éditeur impatient. Et des conversations entre une jeune femme rousse courtisée par un mystérieux personnage, et sa copine blonde qui ne cesse de l'extirper du monde irréel qui se tisse autour d'elle. Tous ces différents niveaux s'entremêlent, se croisent et fusionnent parfois, compliquant exagérément la lecture, sans qu'on y retire aucun plaisir. J'ai perdu le fil de la progression de l'histoire, détectant ci et là des points communs, des clins d'oeil des différents récits, mais sans y trouver d'intérêt. Je me suis beaucoup ennuyée avec l'histoire d'amour sirupeuse et prétentieusement profonde de Jovanna et Papà, qui déploiera sa puissance dans les toutes dernières pages, je l'admets. Il y a donc quelques belles idées (sur l'Eros et Thanatos, la Mort comme une Porte, l'Amour comme une Porte, le Réel et le Roman...), mais la partie théorie du roman m'a juste saoulé.
L'auteur résume assez bien les défauts de son livre en pensant contrer les critiques sur la fin du roman, preuve qu'il est au moins clairvoyant...

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le 7 déc. 2020

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