Cet essai est très agaçant car derrière une bonne analyse de la sexualité en 2020 (évidemment bonne puisque je la partage haha), l'auteure accumule les bêtises quand elle prend de mauvaises cibles. En défendant, à juste titre, la sexualité vanille et les possibilités trop souvent oubliée qu'elle offre, Maïa attaque bêtement le BDSM en accumulant des clichés sur la violence et la soumission. Ce même discours très moraliste se retrouve quelques pages plus loin quand elle critique ceux qui accumulent les partenaires sexuels. Elle part d'un bon constat (on valorise trop la quantité et pas assez la qualité des relations) puis s'embourbe vers des clichés sur les personnes multipliant les partenaires. C'est le même procédé qui lui fait penser n'importe quoi sur le BDSM (ou plus largement ce qui n'est pas vanille).
Autre point négatif qui ressortait déjà dans ses articles dans Le Monde : sa capacité à parler énormément pour ne pas dire grand chose. Maïa n'est pas la reine de la concision.
Derrière ça il y a quand même beaucoup de choses très bonnes comme la discussion du consentement et de la discussion (avant ou pendant l'acte). Ou encore les nombreuses solutions apportées pour faire progresser la sexualité (prendre son temps et ralentir, masser, caresser chaque zone du corps, masser de façon douce ou forte). Le passage sur la masturbation me paraît particulièrement novateur. L'idée de se masturber en couple, devant son partenaire qui fait de même ou qui lit un livre, me paraît ouvrir de nombreuses portes et fermer de nombreuses impasses à la vie de couple.
Et c'est la un des grands atouts de ce livre : il ne se contente pas de faire la critique de la vie sexuelle. Il propose de nombreuses solutions qui dessinent une nouvelle ère.
Si je n'avais pas déjà été sensibilisé sur ces sujets, j'aurais probablement trouvé le livre bien meilleur et je me serais moins ennuyé.