« Je consacre ma joie et ma vie et ma piété à dénoncer des règnes sans années, des dynasties sans avènement, des noms sans personnes, des personnes sans noms. »
On aurait tort de voir Segalen comme un bizarre féru de « chinoiseries universelles ». S’il est, à coup sûr, bizarre et un peu chinois il est aussi bien plus haut que sa simple excentricité, sur d’autres faîtes, dans un magnifique hors-là, dans l’exode et le désir de ce qui n’est pas soi ; c’est-à-dire beaucoup. Il faut aimer l’étrangeté, le mystère, de cette poésie coupante comme le mica, il faut aimer ce grand foufou de Segalen, c’est presque un ordre ! .
Et puis il y a cette fin, cette mort : la mort de Segalen. On retrouve son corps dans la forêt de Huelgoat. Il est posé sur une roche, au pied d’un arbre, un exemplaire (ouvert) d’Hamlet traîne à ses côtés… tout cela est très mystérieux.