Dans une Amérique ravagée par une puissante drogue nommé Substance M, la société est démolie, divisée en deux portions bien distinctes : les junkies et le reste.
Au milieu de ce chaos où les personnalités deviennent multiples et où tout le monde est sur écoute permanente, K. Dick délivre un puissant récit à la fois dystopique et semi-autobiographique, où se confondent ses peurs des réalités multiples, théories du complot, et un expérience personnelle marquante des cercles amicaux ravagés par la drogue.
En suivant le personnage de Fred, flic en couverture s'inflitrant dans les niches de consommateurs et dealers, on découvre avec une grande stupéfaction l'identité de sa cible principale : Bob Arctor, qui n'est autre que lui même. Dans cette traque schizophrènique, la notion même d'identité propre disparaît, au profit d'une paranoïa collective dû à la drogue et à la surveillance de masse.
Les errements de l'humain en pleine crise, voilà le tableau qui attend le spectateur durant presque 400 pages.
400 pages d'errance hallucinatoire, de débats sans queue ni tête, d'interprétation surréaliste des événements, certes parfois un peu lourde, mais terriblement additictive. Aucune happy end n'attend les protagonistes de cette histoire dans cette terrible pente glissante sans fin, dans cette descente lente et agonisante dans les abîmes de l'esprit.