Ca fait un an que j'ai ce livre et ce n'est qu'hier que j'ai décidé de m'y mettre.
Je pensais que le thème de la survie de l'homme face à la nature serait en jeu. Je m'attendais à être étonnée: la lecture de Sukkwan Island fut une réelle surprise.
Jim décide de s'isoler sur l'île de Sukkwan Island au côté de son fils, Roy, 13 ans. Leur objectif : passer une année loin de tout, dans une nature encore sauvage et vivre avec elle. Le lecteur, tout comme les protagonistes, s'attend à observer l'évolution de l'"homme moderne" au sein de son nouveau cadre de vie. Dès les premières pages, alors que l'histoire est neutre, linéaire, un mystère survole le roman. C'est alors qu'une suite d'évènements inattendus se succèdent.
Roy et Jim se font face l'un l'autre, ils ont des personnalités certes contrastées. Ils sont partagés entre le regret de voir leur chute et le désir d'un avenir riche en projets. Ainsi, le court et le long terme s'entre choquent. Toutefois, le nœud de l'intrigue se révèle être un conflit avec le personnage et lui-même d'abord, et voit en l'autre son reflet.
A mon humble avis, l'auteur fait preuve d'audace, décidé à nous hisser aux points sombres de la condition humaine. L'écriture, simple et fluide sans être mauvaise, n'est pas digne d'une grande littérature. Je dois dire que je ne suis pas une grande lectrice pour dire ça, alors excusez-moi si je me trompe. Mais ce peut-être l'effet recherché : la forme se faisant la plus discrète possible afin que nous soyons happés par l'intrigue. Oui, on lit Sukkwan Island d'une traite, le cœur battant.
Parlons maintenant de ma note : 6/10.
La note est mauvaise face à la critique faite ci-dessus. J'ai essayé d'en faire une critique plus objective.
Le fait est que l'auteur nous maltraite dans sa folie. Son histoire est inacceptable, pourtant vraisemblable, mais le problème n'est pas là. Le lecteur est trompé puisqu'il est mené quelque part puis soudainement prit de cours, quelque chose qui n'a absolument rien à voir arrive sans même que la psychologie du personnage nous l'ai suggéré. Cela provoque un bon ou mauvais effet sur le lecteur. Il va sans dire que je n'ai pas aimé voir jouer avec la vie des personnages. Ils sont fictifs, et je ne cherche pas à dire qu'ils devraient éviter le pire. Voyage au bout de la nuit est dans mon top 10, donc non, les anti-héros et les malheureux évènement ne m'horripilent pas en soi dans un roman. David Vann a voulu manifester la cruauté de l'homme, mais c'est raté parce qu'il en fait trop.
Pour dix ans d'écriture, l'auteur s'est, à mon avis, mêlés les pinceaux avec son propre récit.
Jim jeté par dessus bord par deux inconnus, dans le contexte du récit, David Vann m'a balancé une fin, précipité d'achever le livre, ou pour faire une impression.
Je ne peux pas dire que l'avenir des personnages est fatal, quoi que dès le début j'ai senti le malheur tomber sur eux d'une façon ou d'une autre. Ils ne sont pas destinés à mal finir, au contraire. Ils ne sont pas sûrs d'eux dans un milieu qui leur paraît hostile, c'est vrai, mais ils prennent leur marque. Le danger, finalement, n'est autre que l'homme.