Paul AUSTER est devenu un immense écrivain américain. Depuis sa "Trilogie New Yorkaise" et jusqu'au 11 septembre 2001 sa pensée tournait autour du "tout est possible" aussi bien dans la négatif que dans le positif. Aux Etats Unis, tout peut arriver, vers la chance comme dans le tragique. Les Etats Unis, c'est le monde de tous les possibles et la catastrophe des Twins Towers en a été l'exemple le plus inattendu.
En 2007/2008, on n'est plus dans le champ des possibles, mais sur la corde raide. La crise est là,...peut être pour longtemps et tout est devenu incertain. Que l'on soit pauvre ou que l'on soit riche, on sait que l'on peut tomber encore plus bas. Sombrer même. Une vie de SDF. Rien à quoi se raccrocher. VDM.
Quatre personnages principaux se retrouvent par hasard à devoir squatter une masure délabrée près de Sunset Park, là, en face du cimetière. Miles a quitté sa famille suite à l'accident survenu à son frère dont il accuse la responsabilité. Big Nathan, ami de toujours, hippy quasi incurable , Elen et Alice, larguées. Six mois de vie commune. Chacun une vie pourrie, cherchant une issue de secours. Dès qu'elle pourrait se présenter, c'est la catastrophe. Expulsion. Prison peut être. Avenir encore plus incertain.Que vont-ils devenir ? Nul ne le sait ...Ce que sont devenues toutes les victimes des guerres...
Le roman est sobre. L'écriture lente , comme s'il n'était point besoin d'écrire puisque le fin se vit mot après mot. Paul AUSTER est présent partout, toujours passionné de base ball, toujours d'un cynisme apaisé. Ce qui doit être sera. On se sent un peu américain dans ce livre ...pas de cette Amérique de conquérants mais une Amérique devenue, par la force des choses, sans illusions ... Demain ne sera peut être même plus un autre jour ...