...et que Sal voit rétrécir dans le retroviseur, Sur la route est probablement un grand livre a la base mais dont la grâce "rapetisse " dans le retroviseur des années.
C'est d'abord un style d'écriture particulier auquel, personnellement, je n'adhère pas tellement. La dynamique et le "parlé" d'une autre époque ne sont pas très bien servis par la traduction, et me rappellent ceux de Salinger dans L'attrape-coeur (écrit aussi fans les années 50 mais que j'avais adoré pour le coup).
Ensuite, le livre est victime de ses a priori. Contrairement à ce que je m'imaginais Sur la route n'est pas un récit initiatique ou un carnet de voyage, on n'est pas la pour vous faire rêver, plutôt le contraire ! Le livre raconte la fuite permanente d'individus, incapables de se poser matériellement et émotionnellement. Cela nous amène à suivre un nombre incalculables d'aller-retours entre NY et "Frisco", non seulement on perd le compte mais en plus c'est lassant!
Les épisodes de soirées folles arrosées de beebop et de "thé" et les covoiturages délirants permettent d'avancer dans l'histoire, à défaut de saisir les motivations obscures des personnages.
Il faut un certain temps pour comprendre que Dean Moriarty est fou à lier mais l'évolution de son personnage, de leader charismatique à un pauvre type seul et tiqué, est intéressante. Mention spéciale pour la virée de fin au Mexique, seule fois où on sent que les protagonistes sont arrivés au bout de la route.
On finit donc le livre en se disant c'est vrai que c'est chouette" mais arriver à bout des 440 pages était clairement laborieux.