Sylvain a compris une donnée, c'est qu'on devrait tous arrêter de se branler dans les villes et qu'on ne manque pas d'espace ailleurs pour nous masturber librement. Ca nous rend sourd et aveugle.

Circulez. Il n'y a rien a voir.

Mort aux vaches (cf une page, oubliée, suggérée), arrêtons de dormir. Et oui, je parle à moi-même, inutile de venir faire chier avec vos projections.

Faux imbécile. Circule et vagabonde encore, tu augmenteras statistiquement les chances de te perdre, donc de trouver. Trouver quoi ? A quoi bon foutre les pieds dehors ? On a froid au cul, pas la moindre 4G, le moindre repas se paie de sa sueur, on ne peut pas savoir si Manchester United est leader de Premier League ni si la panacée pour la calvitie a été trouvée, putain, mais c'est en fait une vie heureuse (bohémienne sûrement, simple peut-être) qu'on nous dévoile à travers ces pages, merci Sylvain !

Clin d'oeil à ta gueule de travers et à ton foie herculéen, sans eux, je ne serais pas ici.

Les nuits dehors, pour peu qu'on les cherisse et les espere, lorsqu'elles couronnent les journees de mouvement, sont a accrocher au tableau des conquetes.

Tesson se présente plein de bonne volonté et met des jabs menton dans les perdus qu'on est, c'est simple, les quelques injonctions dissimulées à travers ses pages sont limpides comme l'incapacité du gouvernement à prendre une décision sensée : bougez vous le cul avant de payer au prix fort votre irresponsabilité, bougez et tout s'améliorera.

Fuir pourvoyait d'une double vertu : le remède et l'oubli.

Le livre se lit rapidement, on s'y plaît, on ne s'y reconnaît pas puisqu'on est devant un écran à écrire des critiques de tocard mais on s'y imagine, s'y transpose plus tard, et ça, ça apaise notre esprit urbain, conditionné par le bruit. Cette perspective, ces chemins noirs réduisent par exemple la valeur apportée aux klaxons des impatients connards au feu rouge, rendent caducs la nécessité de déclarer son activité pour toucher pôle emploi, tout ça, ce n'est que du bruit.

On sait tous qu'on s'enlaidit de masques et de fausse perplexité, concentrés sur nos ventres on se met a oublier ce qui nous nourrit, sortir de cette sphère, arpenter l'inconnu, c'est là ce que nous pouvons.

Quand le navire est abandonné, autant se faire une derniere beauté.

Offrez ce bouquin, surtout si vous côtoyez des cadres parisiens quotidiennement.

On se demande ce qu'on branle dans une ville.

Boanerges
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le 21 oct. 2022

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