J'avais déjà commencé le livre quand j'ai appris que malgré ce qui était présenté, ce n'était pas une histoire vraie. Ou plutôt les termes utilisés étaient autour du mensonge.
Cela soulève un point intéressant : au-delà du fait que l'auteure ait dissimulé la vérité, son récit aurait-il été publié si elle avait directement annoncé la couleur ? Peut-on écrire de la fiction sur la seconde guerre mondiale, en reprenant les codes du "récit de mémoire" ? Peut-on imaginer le calvaire que certains ont réellement vécu ? Où se situe l'affront ?
Car finalement, ce livre se propose comme une sorte de "conte", de récit d'aventures pour enfant. Une petite fille de 7 ans s'échappe seule, arrive à survivre et copine deux fois avec les loups. Elle traverse la moitié de l'Europe, rapine et survit. L'histoire en elle-même n'est pas désagréable, le style d'écriture est un peu lourd, mais on suit les aventures de Mishke avec attention et on se demande ce qui va lui arriver. On pourra alors dire que le premier objectif du livre, celui de capter l'attention du lecteur, est réussi. Finalement, est-ce important que cela soit vrai ou pas ?
Les dernières pages sont d'ailleurs intéressantes à lire, quand des habitants soupçonnent Mishke de mentir, de n'avoir pas vécu l'Holocauste. Comme si l'écrivaine avait disséminé les propres graines de sa critique.