Un roman en mode "mineur" d'un des plus grands romanciers français
Frédérick Tristan est indéniablement un des plus grands romanciers français contemporains. En dépit de son prix Goncourt en 1983 ("Les égarés"), il n'a pas la visibilité de bien des académiciens à l'écriture verbeuse, ni les bénéfices de l'aura médiatique des néo-philosophes souvent plus people que profonds. Mais il restera quand beaucoup d'autres auront disparu des rayonnages. De fait, l'écriture de Frédérick Tristan est autrement plus pensée et ses romans d'une rare intelligence et finesse, qu'ils donnent dans le picaresque, l'orientalisme ou l'ésotérisme.
Dans ce contexte, son dernier roman "Tarabisco", est sans doute écrit sur un mode plus mineur que ses précédents, narrant sur le ton léger de l'humour l'histoire du petit-fils d'une cantatrice parisienne exubérante, navigant entre amnésie et schizophrénie. Confronté au monde psychiatrique, il préfère oublier ou réinventer de manière baroque son passé, s'entourant de compagnons imaginaires, plutôt que d'affronter un quotidien hostile. Si ce n'est pas le plus grand Frédérick Tristan, ce roman se lit néanmoins comme une petite gourmandise littéraire.