Tartarin de Tarascon par Gwen21
Si je mets à part le "chèvre de Mr Seguin" de mon enfance, "Tartarin de Tarascon" est ma première rencontre avec Alphonse Daudet.
Une narration toute empreinte des accents riants du sud et ponctuée d'expressions héritées de la belle langue d'oc, des pages imprégnées d'un parfum d'aromates et de lavande puis d'épices et de sable, un récit qui tient à la fois du roman d'aventures et de la farce, enfin un style au rythme régulier plutôt agréable à lire. On perçoit chez l'auteur une complaisance pour ses personnages et une bonhomie facétieuse pour son lecteur assez séduisantes.
L'histoire en elle-même devait sans doute paraître plus originale à sa parution que de nos jours mais il suffit d'un petit effort pour imaginer ce que le lecteur de 1872 devait ressentir à la lecture des descriptions de l'Algérie, colonisée depuis pas si longtemps. Daudet met tellement d'ironie et de malice dans sa description de Tarascon et de la province méridionale qu'on n'a aucune peine à comprendre pourquoi ses contemporains ont voulu l'écharper à la parution du roman. Chacun en prend pour son grade et les fameux "chasseurs de casquettes" ne sont que des petits notables embourgeoisés fort risibles et dont Daudet tire le meilleur parti.
Tartarin, notre héros, est ce qu'on appellerait dans le Sud un "couillon". Naïf, parfois stupide, attachant de par son ingénuité et les rêves qui lui farcissent le crâne, il devient au fil du récit un rien agaçant et personnellement j'ai ressenti peu d'empathie pour lui. J'ai lu ses aventures sans déplaisir mais sans avidité excessive, devinant sans difficulté à chaque chapitre ce qui lui pendait au nez.
Un classique léger et divertissant, pas inoubliable, généralement conseillé aux jeunes lecteurs bien que de mon point de vue certaines scènes vis-à-vis des animaux soient assez cruelles et mériteraient d'être expliquées par un adulte.
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