C'est incroyable qu'en à peine 60 pages sur une idée "à la con", Perec arrive à susciter de l'émotion et un plaisir de lecture.
On pourrait penser qu'il ne fait que décrire mais il fait bien plus que ça. Il donne à voir un lieu à une époque donnée mais aussi sa perception de ce lieu. Car il note ce qu'il pense être banal, essaye de s'extraire de l'extraordinaire. Mais le fait qu'il consigne ces "non événements" en font un objet littéraire et ouvre une fenêtre sur l'auteur.
L'effet d'accumulation joue beaucoup, surtout au début. Mais au fur et à mesure des heures et des jours, Perec se fait plus sélectif et son cerveau ne peut s'empêcher de classer et de hiérarchiser. Le sien comme tout les autres. Et ce cheminement est une pierre supplémentaire au projet initial.