Jeanne, jeune femme de 28 ans, secrétaire dans un commissariat, a une vie sans histoire. Alors qu'elle effectuait un énième voyage en train la ramenant chez elle, elle découvre une lettre qui l'attendait, son nom inscrit dessus. À l'intérieur, une déclaration et le début d'un tiraillement entre des espoirs d'un amour salvateur et l'horreur d'une confession de crimes sans nom.
Ma note est un peu dure mais représentative de ma déception et de mon envie de la marquer.
J'ai découvert Giebel au travers de Juste une ombre dont la trame de fond peu sembler similaire. Seulement il y a des différences fondamentales qui font qu'à l'opposé de Juste une ombre, Terminus Elicius j'ai pas du tout accroché.
Déjà l'histoire est plus courte, ça complique l'attachement qu'on aurait pu avoir pour un personnage à force de le suivre. Le point central est représenté par les trajets en train qui sont l'occasion de découvrir une autre lettre. Seulement cette monotonie sort du livre et provoque un ennui considérable. Les lettres sont trop "lyriques" à mon goût ; dans le fond elles n'apportent rien de transcendant, n'émeuvent pas ; et du coup ce qui devait rythmer l'évolution d'un thriller ne sert qu'à souligner le côté torturé du personnage principal.
Le personnage principal d'ailleurs ! Le principe de la folie aurait pu être sympa mais en l'occurrence c'était tellement maladroit... On a plus envie de lui foutre des tartes qu'autre chose. On dirait plus une gamine ou quelqu'un qui exagère un trait que c'en devient ridicule et peu crédible. Et j'en connais des gens torturés et timides mais jamais rien de tel. Du coup l'apport du capitaine Esposito censé ouvrir une petite idylle rafraîchissante semble incongrue parce que être attiré par une femme dont on ne connait que les agissements zarbi, qui chiale et se frappe la tête contre les murs c'est juste impossible à envisager sérieusement ne serait-ce que deux secondes.
Pour ce qui est de l'enquête en elle-même, là aussi le néant. Les lettres n'apportant rien de concret et les 3/4 du début du livre se rapportant à la personnalité dérangée de Jeanne, tous les éléments censés dévoiler le mystère se fait d'un bloc à l'avant-dernier chapitre. Du coup absolument aucun intérêt. C'était fade, insipide, décevant.
Le tout se clôture sur un épilogue qui là aussi m'a rappelé Juste une ombre sauf que dans ce dernier il y avait de la substance, une sorte de petit twist réservant des émotions. Alors que là il se passe ce qu'il se passe mais on s'en doutait et on s'en fout relativement bien.
Bref, un tout gauche à mon sens et vu que c'est son premier roman mais qu'on y trouve déjà les caractéristiques qu'elle a gardé dans les autres, on peut le voir comme les premiers tâtonnements de Giebel. Je suis contente de l'avoir lu parce que j'ai vraiment envie de voir tout ce qu'elle a pu faire malgré tout.
Je tenais quand même à noter la couverture de mon édition qui est complètement à chier. Un train qui file dans un paysage hivernal alors que l'histoire se passe à Marseille où le beau temps est vanté du début à la fin ; un titre un peu flouté qui donne juste l'impression d'une image trop petite qu'on a agrandi et qui se retrouve pixelisée plutôt qu'une impression de mystère... Vive le mauvais goût les gars !