Vraiment quel dommage. Quel dommage que le seul "vrai" roman sur Nosy Be n'explore que ses pires aspects en se centrant sur la période la plus sombre de son histoire. Que cet auteur péteux, en Houellebecq chez wish, vomisse avec son personnage de chauffeur de RER frustré en recherche de sens à bas prix, sur la société française en tergiversations douteuses de menaçant grand changement, autant que sur les troubles qui abiment Mada maladroitement caricaturés. Qu'il ne soit question à chaque page, jusqu’à indigestion, que de charognes de chiens galeux, d'enfants morts, de prostituées exploitées et de bidonvilles puants. Qu'il n'ait pas vu la beauté brute et paisible de la culture sakalave, ni les paysages fantasmagoriques, ni la singulière fusion culturelle, religieuse, festive et musicale qui règne ici, ni essayé réellement de s'approcher des habitants en dehors d'Ambatoaloka, et de leur sagesse fantaisiste, douce, drôle, incongrue, intemporelle, hospitalière et pure. Restez chez vous si l'altérité vous terrifie tant.