L'écriture est simple, intime. Le ton rêveur, un brin nostalgique. Jamais sentimental. L'aviateur n'est pas là pour s’apitoyer. Jamais. Le métier même, ses risques considérables, le sens du devoir, l'ivresse des immensités engagent l'être tout entier dans une étonnante quête de sens. D'une saine virilité, de celles veinées d'ouverture d'esprit et d'intelligence, Saint-Ex explique ce qui peut pousser des hommes à côtoyer la mort avec une telle désinvolture.
Les anecdotes sont passionnantes. L'immersion, immédiate. De la prison de glace des Andes jusqu'à la géhenne du Sahara par laquelle Saint-Ex nous fait littéralement ressentir la mort par déshydratation, les impressions se suivent, éclatées et pourtant fluides, libérées des limitations d'une structure. Ainsi sont les récits du voyageur, ses méditations qui n'ont pas la prétention de bâtir un système de pensée, une nouvelle prison qui ajouterait au fardeau de l'homme moderne.
Lire Terre des hommes, c'est découvrir le guerrier derrière le conteur, expérience aussi brève qu'agréable.