Après une introduction rythmée, nous en apprenons plus sur le monde de Roland le pistolero. Un monde qui s'abime, se destructure. Le temps et l'espace s'étirent inlassablement, tout part en cacahuète quoi. Il y a quelque chose d'assez grisant a se perdre dans ce monde post apocalyptique qui tombe en ruine et qui trouve écho dans notre propre civilisation. Il est à la fois très famillier, et surprenant. Très triste aussi, parce que c'est bien ce que pourrait devenir notre monde, dans un futur proche, si quelque part et quelque quand, dans une histoire imaginaire, un groupe de anti-héros poussés par le destin, échouent dans leur quète.
Quète qui se dessine peu à peu. Le ka-tet se voit complété de fort belle manière par Jake et Ote, libérant ainsi Roland de la folie provoquée par un paradoxe temporel provoqué dans les deux premiers livres. Les rencontres sont nombreuses et plus ou moins heureuses (Les vieillards de River Crossing, l'homme Tic-Tac, Blaine...), jusqu'au dernières pages, au suspence insoutenable. Belle évolution des personnages. Chacun se voit transformé par l'aventure.
Dans ce livre, on retrouve de plus en plus de references au lien entre réalité et imaginaire, et à la manière dont l'un influence l'autre. (Charlie le tchou tchou // Blaine le Mono, par exemple) C'est au final un des grands thèmes de la saga.
Et c'est ce qui fait qu'on a du mal a décrocher de l'histoire: C'est grâce à nous, lecteur, qu'elle peut exister et que les personnages peuvent avancer. Il nous appartient d'aider Roland, Eddie, Suzie, Jake et Ote à sauver cette rose au milieu de terrain en friche, cette fleur fragile en danger. Par le pouvoir de King à raconter ces histoires, par le pouvoir de l'imagination, par la force de l'amour, et par le Ka.
"Que vos journées soient longues et vos nuits plaisantes"