Territoires d’Olivier Norek, présentation
Juin 2013, à Malceny, surveillance par les stups qui souhaitent une arrestation. Mais un règlement de compte a lieu.
L’équipe de Coste enquête sur un cadavre trouvé dans un box.
Trois gros caïds ont été tués.
Avis Territoires d’Olivier Norek
C’est mon deuxième roman d’Olivier Norek qui met en scène Coste et son équipe mais aussi le 93. Je les lis dans l’ordre pour ne rien rater de l’évolution.
Trois meurtres découverts en très peu de temps. Trois meurtres de gros bonnets de quartiers qui font du trafic de drogue. Etant donné que cela concerne les stups, l’équipe de Coste est mise en retrait, d’ailleurs au profit de l’autre service de la Criminelle. Mais ils découvriront d’autres décès et essaieront de protéger un vieux monsieur. Pour un ingrédient encore plus explosif, la mairie sera en ligne de mire.
Olivier Norek connaît très bien le 93, il connaît très bien les services de police, les enquêtes mais aussi les rouages de l’Etat. Même si c’est romancé, le lecteur peut se poser de nombreuses questions quant aux nombreuses malversations qui existent. Le travail de la police n’est pas une partie de plaisir pour le maintien de l’ordre dans les cités, pour enquêter dans les cités, surtout lorsqu’il y a un meurtre. Ils doivent être protégés par leurs collègues. Cela peut très vite tourner à l’affrontement par des décisions politiques, ou suite à un malheureux incident. Et quand les cités se soulèvent, ceux qui sont en première ligne peuvent vraiment déguster pour tenter de maintenir l’ordre.
Une guerre de territoires, des règlements de comptes mais dans ce roman, l’auteur nous montre, tout de même, que ce n’est pas facile à mettre en place pour celui qui veut prendre le pouvoir. Il doit promettre mieux et tenir ses engagements. La drogue et donc l’argent sont des moteurs qui leur permettent de tenir. Le 93, ce n’est pas Marseille car le 93 est trop proche de Paris, de la capitale. Même si cela pouvait paraître l’Eldorado à une certaine époque, les gens et surtout les jeunes ont été abandonnés par l’Etat. C’est un monde de peur, de misère, de dégradations, de violences quotidiennes. Et ne parlons pas de départements d’Outre-Mer, encore plus abandonnés. D’ailleurs, ce qui se passe en ce moment, en est le reflet. Des décisions sont prises mais jamais suivies d’effets.
Et les personnages dans tout ça ? Une très grande force. On a appris à les connaître précédemment et là ils continuent leur vie et leur travail. L’équipe de Coste est soudée, encore et toujours. Soudée derrière leur chef, contre ceux qui font mal leur travail. Car là aussi, certains veulent se faire bien voir pour avoir de l’avancement. Même si le travail est mal fait. Les services ne se mélangent pas forcément. Eux aussi tentent de conserver leur territoire. Coste a ses propres codes mais essaie de rester dans les cases, en respectant la loi. Àrrivée d’une nouvelle magistrate qui tente de s’imposer après ses études. Mais la réalité du terrain est toute autre. Ensuite, la maire de cette commune du 93. Les élections arrivent et elle souhaite réélue pour la troisième fois. Elle fait régner la terreur au sein de son équipe. Et pour gagner, elle n’hésite pas au niveau des malversations, pour gagner des électeurs, tenir ses cités.
Quand l’argent prend le pas sur le pouvoir. Argent et pouvoir ne font qu’un, ainsi que les menaces. Quel argent dépensé par l’Etat pour rien, pour tenter de faire régner la paix. Même si je savais beaucoup de choses, même si je sais que c’est romancé, j’ai appris encore pas mal, dont les nourrices.
Deuxième roman d’Olivier Norek, meilleur, je trouve que le précédent. Je m’attache franchement à cette belle équipe.