Le theatre de la tempete

Tete d'or est une piece de theatre, ecrit pour la premiere fois a la Belle Epoque ou Paul Claudel, dans sa vingtieme annee, s'indigne contre la pensee materialiste de la pensee bourgeoise. Il a besoin d'autre chose. La liberte sous la forme d'une esthetique que la rencontre avec Rimbaud va lui procurer et une spiritualite religieuse avec les mythologies, et enfin la spiritualite chretienne, du catholicisme auquel il retourna au bout de ses voyages.
C'est une piece en trois actes ou le dramaturge montre un savoir litteraire et culturel immense. Le texte est riche en idees shakesperiennes, classiques, bibliques, grecques et romanes. Le tete d'Or , image de lion de tresor, de dragon d'or. Queste spirituelle telle La queste del Graal.
Le texte s'ouvre sur un paysage, indetermine, lieu sauvage et naturel a la lisiere de l'habitation humaine, lieu de la rencontre avec l'Autre et de recueillement , lieu du repli, lieu de l 'Amour., lieu de la Mort
Principaux personnages, Simon Agnel, jeune homme qui porte sur le dos le cadavre d'une jeune femme, sa compagne des voyages, son amie, et Cebes, jeune enfant au nom platonicien. Leurs dialogues est celui des connaissances de soi, de l'individu, sa place dans la societe. Des aspirations d'un jeune homme au carrefour de sa vie. Ils tombent d'accord que Cebes va suivre Simon Agnel dans son parcours vers la gloire.
Une piece de depouillement de violence qui deja commence dans le vers libre qui rend le monde cosmique implacable et tragique ou l'homme va droit trebuchant contre pre-juges, pre-conceptions, idees recues, faux reves
Le deuxieme acte met en scene une cour dans l'Est indetermine, une cour ou le vieux roi, David est dans son palais, et dans son lit de mort, ou Cebes est aussi, pres du roi et se meurt aussi. Simon Agnel est devenu commandant de l'armee du Roi et est, en ce moment , dans sa campagne la plus eprouvante la plus difficile, et tous se resignent ou sont en attente d'une defaite prochaine. Le palais est vide, sauf la Princesse, , le Roi et Cebes, et les Veilleurs qui dorment....qui sont devenus "faiseurs de reves" inutiles Tous sentent la dereliction et le chaos qui va s'ensuivre. C'est la nuit au sens litteral et le sens metaphorique.
Le dialogue principal est entre Le roi et le Cebes, entre la vieillesse et la jeunesse, le passe et le present , la mort et la vie. Cebes est sur le point de mourir. Plus jeune que Simon Agnel , il est enthousiasme, et ardent, porte vers l'Absolu. Il dort tranquillement.
La Victoire vient d'etre annoncee par le messager a l'Aube, et l'image du conquerant va se presenter, Tete d'or. Et le retournement va s'ensuivre. Tete d'or en apprenant la mort de Cebes , se laisse aller, il devient usurpateur. Il tue le Roi, chasse la Princesse
La troisieme acte, c'est l'acte dans la Caucase, terre de Promethee, terre de rochers , terre d'aigles et de lions, tere de reprobation, terre de souffrances et de violence, terre de sang, terre de la paix interieure, d'equilibre.
La chasse de la princesse aboutit ici, mendiante meconnaisable, elle subit des outrages, royautes dechue, elle subit la violence d'etre clouee a l'Arbre, reference biblique par excellence est sauvee par Tete d'or tenu pour mort apres une defaite. Une reconciliation et une liberation des ames vers leur propres aires avant la Mort sur cette terre ou l'ame est eprouvee dans les tentatives du cheminement, symboles des crucifixions et des chatiments . Le Tete d'Or meurt , ses blessures sont trop grandes, ses efforts immenses mais non sans proferer le nouveau souverain, La Princesse. Il y aura ici la scene, dans ce paysage de chatiment, de reconciliation, , de Mort et de demesure son Sacre, une instauration cosmique, une mise en ordre du Desordre premier, image de Gaya et de ses noces. La Princesse meurt aussi. Les souffrances ont ete trop grandes.
Combat spirituel a l'image de Rimbaud.
Piece du destin, Piece de vivre dans la societe et de garder quelque choses de soi, Image de l'Eglise , image d'une idee interieure, riche qui soutient, qui rend l'homme a la hauteur de ses premieres ardeurs