Il semblerait plus logique d'appeler ce livre Paphnuce qui est le personnage central du roman. Mais, ce nom semble moins vendeur que Thaïs belle courtisane telle la réincarnation d'Hélène de Troie. Belle, elle fait chavirer le cœur de bon nombre d'hommes ; mais, le bon abbé Paphnuce se sent missionné pour sauver cette brebis égarée et la remettre dans le droit chemin.
Avant tout, il faut comprendre qu'Anatole France n'est pas un défenseur de la religion catholique, au contraire. Dans ce roman, Paphnuce que je me permets de qualifier de fanatique est sûr de connaitre la vérité. Au gré de ces pérégrinations, il rencontre des philosophes, un cynique, un arien, ... qui vont lui présenter d'autres manières de comprendre le monde. Lui est horrifié ; comment peut-on croire cela ? Pour d'autres raisons, il finit par s'enfermer dans l'ascétisme. Trouvera t'il le salut ? Quel rôle jouera Thaïs ?
Thaïs est un texte travaillé. Nous ne sommes pas face un texte anti-ecclésiastique primaire. L'auteur possède une grande culture en adaptant un ancien mythe. C'est un très beau texte.