Tout est dans le titre, ou plutôt dans le sous-titre : ce sont bien ces quatre protagonistes qui nous relatent l'aventure The Clash telle qu'ils l'ont vécue.
Le quatuor, sous cette forme, demeure 5 ans, de 1977 à 1981, année d'éviction de Topper HEADON (batteur). Le livre lui retrace, année après année, la période 1976 à 1983, c'est à dire de leur création jusqu'au départ de Mick Jones (lead guitare). Exit la période Cut the Crap (à peine quelques lignes) et les autres membres. Les Clash, ça a été un trio et/ou un quatuor. Un point c'est tout, même si Bernie RHODES, leur manager, tient une place dans l'histoire du groupe, donc dans le livre.
Ce livre n'est pas une biographie, plus ou moins officielle. Ici, on se retrouve immergé, via les témoignages, dans l'enregistrement des albums, les anecdotes de concerts, de leur vie...Je ne résiste pas à la tentation de vous en compter quelques unes : on apprend par exemple que Joe STRUMMER et Mick JONES ont sympathisé avec des moines à Bangkok et qu'ils allaient tous ensembles rendre visite à Paul SIMONON, hospitalisé ; ou encore on sait enfin pourquoi Joe STRUMMER a disparu une semaine au printemps 1982, avant une nouvelle tournée, je n'en dirais pas plus, à part que M. STRUMMER a alors participé au marathon de Paris !
De leur première répétition à l'été 76, dans un squatt du quartier de Camden Town aux tensions et divergences d'orientation qui feront splitter le groupe, on est pris dans le tourbillon de ce combo punk rock qui a su transcender ce genre musical et obtenir une tribune « mondiale ». Les Clash étaient porteur d'une vision politique. Ils voulaient parler au plus grand nombre de ce qui les touche, du quotidien. Leur popularité grandissante pendant ces années brouillera en partie leurs « messages » ; Joe STRUMMER étant sûrement le plus perturbé par cette volonté d'être populaire tout en gardant une « intégrité punk ».
L'ouvrage est agrémenté d'affiches, de coupure de presse, et de photos du groupe qui nous permettent d'apprécier le look de The Clash, auquel Paul SIMONON (bassiste) a largement contribué, outre le fait qu'il ait trouvé ce nom de groupe si percutant. Car The Clash, c'est un tout : une musique, un message, une attitude.
Chaque protagoniste dévoile son enfance, son histoire. De là, on comprend mieux leur ouverture à d'autres musiques, notamment le reggae. On comprend peut être aussi l'addiction de Topper HEADON à la coke et à l'héro (sans faire de la psychologie de comptoir !), qui lui coûtera sa place. Puisqu'on parle du batteur, diverses citations permettent d'apprécier un peu mieux la place finalement assez centrale qu'il occupait, lui qui avait été recruté parmi 206 candidats !
Leurs impressions, leurs vérités sont livrées crues, sans langue de bois, et leurs souvenirs ne sont finalement pas si contradictoires que ça, malgré les coups qu'ils ont pu prendre (les bastons étaient récurrentes pendant les concerts punks à cette époque) ou l'utilisation de stimulants (le « spliff-bunker » dans le studio lors de l'enregistrement de Sandinista).
Pour le fan, le livre présente enfin l'ensemble des albums, singles et tournées (plus de 450 concerts).
The Clash, c'est de la sueur, mais finalement assez peu de larmes car nos quatre rockers gardent un souvenir « génial» de cette période.
Un livre à mettre entre les mains de chaque fan des Clash, lapalissade ! des férus de musique en tout genre et de tous les jeunes groupes, punk ou pas, pour qu'ils apprennent -et tirent les leçons- de l'un des meilleurs groupes de rock, qui plus de 30 ans après sa formation, reste adulé et cité en référence.
Petit bémol, la couverture rose pétante, ça fait plus Sex Pistols que The Clash !
BP