Dominique Sigaud a écrit un récit superbe sur un sujet qui peut laisser facilement place à un voyeurisme malsain : la torture.
La langue est travaillée, sèche, sans gras.
Les cadres politiques, sociaux et familiaux sont parfaitement posés et assez complexes pour être réalistes et éviter le manichéisme.
On est à la fois dans la peau de la victime et des bourreaux. On est au coeur de leurs esprits, de leurs félures et de leurs souffrances.
La machine répressive est disséquée, la torture est un outil, un outil de précision, complexe et redoutable. L'auteur nous le montre sans nous mettre mal à l'aise mais sans fards non plus.
Son héroine va aussi nous faire découvrir "l'après" parce que la torture est un poison à action lente.
Un livre qui marque.