Dans ce livre, Emma Cline dont il s'agit du premier roman, revient à sa manière sur l’affaire Charles Manson, terrible fait divers qui a secoué l’Amérique en 1969.
the girlsThe girls évoquent les filles qui entouraient le gourou et vivaient au ranch, représentation illusoire d’une promesse de vie exceptionnelle où l’amour aurait une place centrale.
Il est important de préciser que ce livre reste une fiction et ne décrit pas le massacre. Vous n’y trouverez pas le récit du « passage à l’acte », ce dernier est simplement évoqué. Les détails de l'affaire que tout le monde connaît n'intéressaient pas l’auteure. Et tant mieux car pour moi le livre aurait alors perdu son intérêt.
Son intention était davantage psychologique. Elle sonde dans ce roman à la fois ces jeunes filles complétement paumées et les affres de l'adolescence en général en dressant des portraits et un en particulier, celui d’une une ado vulnérable, très influençable et idéaliste nommée Evie Boyd.
Nous assistons à des moments de sa vie présente alors qu’elle est devenue une femme mûre et également au récit de l’été de ses 14 ans durant lequel son destin croise celui d’une bande de filles (the filles) qui vont immédiatement la fasciner.
Pour moi les points centraux du roman sont les grandes faiblesses d’Evie que partagent de nombreux ados, et qui vont la pousser à accumuler les erreurs de jugement: ses besoins viscéraux d’attention et de reconnaissance.
Les sensations et les sentiments adolescents sont extrêmement bien décrits. En lisant certains passages j’ai eu l’impression d’avoir de nouveau 14 ans et de revivre l’exacerbation des sentiments si caractéristique de cet âge et ressentais presque cette maladresse gênante et ce mal-être paralysant.
Pour conclure : une lecture détonante et intéressante.