Le pitch est alléchant : la biographie du manager de Led Zep sans qui rien ne serait arrivé. Cela démarre bien, avec l'histoire de Peter Grant avant Led Zep : homme à tout faire, catcheur (vite survolé), roadie, formé par Don Arden (vite survolé également), tourneur pour les rockers américains au Royaume-Uni (savoureux passages), enfin manager des Yarbirds puis de Led Zep.
Sur le passage avec Led Zep, qui occupe les deux tiers du livre, l'histoire passionnante c'est celle du management des groupes de Rock dans les années 70. On dit que les rockstars de l'époque ont essuyé les plâtres, le livre met également en lumière le travail des managers, véritables shériffs du Far West qu'était la scène à cette époque, peuplée de truands sans foi ni loi (les tourneurs, les patrons de salles) et où les rock stars étaient bien souvent exploités. Peter Grant a remis les choses en ordre, permettant à Led Zep et aux autres groupes du circuit de bénéficier d'un meilleur pourcentage sur les ventes de billets et de ne pas se faire arnaquer. Si cet aspect du management de Grant est bien expliqué et amplement détaillé (un peu trop), les relations du groupe et la gestion au quotidien sont en revanche survolés, tout comme ce qui a trait à la conception des albums, Peter Grant ne s'occupant pas des questions artistiques. De même, certaines étapes qui auraient mérité un éclairage plus appuyé, comme la non participation du groupe au festival de Woodstock en 1969, font l'objet d'une petite ligne bien maigre et sans explications alors que l'auteur s’appesantit un peu lourdement sur d'autres étapes "phare" de la carrière de Led Zeppelin, comme la réalisation du film "The Song Remains The Same", la création du label Swan Song ou le passage à tabac d'un employé de Bill Graham en 1977.
Sur la forme, il y a quelques erreurs de traduction, des incohérences et surtout pas mal de redites qui rendent la lecture parfois pénible. Sans être haletant, le récit est intéressant et se lit savoureusement, même s'il est préférable d'avoir quelques repères sur Led Zeppelin pour bien comprendre le texte.