Fire swim with me
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le 2 juil. 2022
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Le double "maléfique", les plaies purulentes, les crimes abominables, les mondes oniriques... Si The Outsider avait été un film, il aurait été lynchien ou n'aurait pas été (Stephen, aurais-tu abusé de Twin Peaks : The Return, durant l'été ?).
Mais The Outsider est bel et bien un bouquin, et personne d'autre que Stephen King l'a écrit. Après 50 publications, le maître s'attaque au thème du Doppelgänger à bras le corps et décidément, il n'a pas perdu l'art de vous entraîner avec vous. Et malgré une trame narrative similaire à ses derniers romans, on ne peut accuser King de manquer d'imagination ou de ne pas se renouveler !
Le début prend la forme d'un roman policier – malheureusement, la couverture trahit avant même le début de la lecture la tournure fantastique que prendra le récit. Un gamin de 11 ans, pénétré sexuellement par une branche, à la chaire à moitié consommée, est retrouvé aux abords d'une petite ville américaine.
Rapidement, le suspect est appréhendé et arrêté. Ses empreintes sont partout, l'ADN matche... Pas de doute, c'est bien lui. Pas de doute ? Et bien là où le bât blesse, c'est que ce même suspect a un alibi en béton : il n'était pas en ville ce jour-là, et des tonnes de témoins sont là pour le confirmer.
Le lecteur suit donc les multiples détours de l'enquête et s'enfonce de plus en plus profondément dans les mondes sombres de King, dans un roman bâtard entre l'un de ses récents Mr Mercedes et le plus vieux Salem.
Comme à son habitude, King sait créer son petit univers, peuplé de personnages terrifiants ou diablement attachants. Et ce monde est toujours relié à la "galaxie Stephen King" : en effet, les Easter Eggs ne manquent pas.
On voit d'ailleurs avec plaisir arriver une certaine Holly et son Happy Slapper (un personnage central de la trilogie Mr Mercedes),
mais aussi les décors de Désolation, quelques références à la Tour Sombre (on y parle de ka notamment), un méchant qui se nourrit de la peur des enfants comme un certain Ça... Bref, un délice pour les fans.
C'est également directement à Poe et à son William Wilson que King fait référence. Il invoque d'ailleurs cet auteur et son œuvre, comme il l'a pu faire dans Revival :
Les gens ont l’idée fausse que Poe écrivait des histoires fantastiques
autour du supernaturel, alors qu’en fait, il écrivait des histoires
réalistes autour de psychologies inhabituelles.
Bref, Stephen King continue, roman après roman, à nous prouver sa maîtrise de la narration et sa capacité à nous raconter l'Amérique d'aujourd'hui (les bavures policières, la présidence Trump, le problème des armes...) au travers de ses histoires fantastiques. Et ses lecteurs le lui rendent bien : dès sa sortie, The Outsider était n°1 de la New York Times best seller list.
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le 26 juil. 2018
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