Si le premier tome avait bien un intérêt, c'était celui de dévoiler le passé d'un antagoniste-phare de la célèbre saga de comics: le Gouverneur. C'était écrit sans génie, mais ça faisait le taf. Le final permettait même de dire que l'on n'avait pas perdu son temps puisqu'on avait appris un secret sur la santé mentale du prétendu Philip Blake. Extravaguant mais assez fascinant.
Pas de surprise équivalente dans ce tome. A vrai dire, il n'y a rien à vraiment se mettre sous la dent, quel que soit l'angle sous lequel on examine ce dérivé de la série. Il y a pourtant tant à faire avec la narration transmédia ! Mais non, il ne faudrait surtout pas risquer de sortir des bonnes grosses vieilles balises commerciales.
Le lecteur sera bien inspiré de faire le deuil de l'histoire, encore plus morte que les zombies qui errent de-ci de-là. On suit un groupe de bras cass... de survivants dans lequel se trouve un personnage mineur de la saga Walking Dead. Mais si voyons, Lilly Caul ! Vous voyez le personnage du jeu vidéo Telltale qui a exactement le même nom et la même apparence ? Haaa, voilà, vous y êtes. Hé bien, ce n'est pas du tout le même personnage, en fait. Merci la cohérence transmédia !
Retour au bouquin. La joyeuse troupe, donc, finit par se réfugier à Woodbury. Et puis on découvre ce que c'est que de vivre en compagnie du Gouverneur. Et là, surprise ! C'est exactement comme on l'imaginait... sauf qu'il commet parfois des actes totalement dénués de sens, mais pourquoi pas, c'est un cinglé après tout !
On apprend tout de même deux ou trois anecdotes (officialisées par Kirkman) au passage et basta. Discussions, ennui, zombies, discussions... très peu d'événements viennent briser ce cycle monotone, à part une mort tristounette. Le tout se lit sans trop de dégoût grâce aux personnages qui peuvent être intéressants à l'occasion mais il faut vraiment être bon public comme moi.
Aucun développement d'univers, aucun point de vue original sur la franchise, aucun enjeu véritable. Ce tome n'a guère plus de raison d'être que de faire office de pont entre le passé du Gouverneur et l'arrivée de Rick en ville. Une narration transmédia intéressante nous montrerait tout ce qui était dissimulé dans les comics mais au vu de l'imagination amorphe de Bonansinga, je commence sérieusement à douter de l'intérêt du final de cette trilogie "littéraire"... On la terminera par conscience professionnelle (au détail près que personne ne me paye pour faire ça) et on oubliera gentiment les tomes suivants écrits sans la participation de Kirkman. La fantitude devrait toujours avoir ses limites.